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Pratiques Anticoncurrentielles Condamnation d’un GIE vétérinaire peu scrupuleux

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Les vétérinaires ruraux ne sont pas détenteurs d’un monopole de vente de produits aux éleveurs et la DGCCRF vient de le rappeler sévèrement au GIE Synervet. Distributeur de médicaments en Ille-et-Vilaine, Mayenne et dans le Morbihan, celui-ci avait mis en place, en 2015, une mesure de boycott des obturateurs de trayons proposés par Bayer.

La raison ? Des éleveurs regroupés au sein d’une association, l’Anarev, avaient pu obtenir ces produits à un prix très compétitif auprès d’un pharmacien. Une concurrence insupportable pour les vétérinaires qui voulaient défendre leurs profits en organisant une exclusivité de la vente sur leur zone. Leur boycott des obturateurs de Bayer a provoqué une chute de 80 % de la vente de cette gamme par le laboratoire en 2015, par rapport à 2014. Une mesure de rétorsion redoutable pour lui faire payer cette ouverture à la concurrence. Ce boycott a également privé les clients éleveurs de ce GIE d’un produit dont ils pouvaient avoir besoin. Sauf que cette pratique est illégale. Le code de la santé publique n’accorde nulle exclusivité de distribution aux vétérinaires sur ces produits. La DGCCRF a délivré au GIE Synervet une injonction de cesser ces pratiques. Il a également l’obligation d’informer ses membres de l’illégalité de son action. Et il est condamné à payer une amende de 20 800 €. De plus, le Conseil de l’ordre des vétérinaires est saisi pour vérifier si ces praticiens n’ont pas failli au code de déontologie.

Motivés par le profit

Ce type de comportement est d’autant plus désastreux qu’il concerne un produit, les obturateurs de trayons, qui contribue à réduire l’usage des antibiotiques, un enjeu majeur de santé publique qui devrait mobiliser tous les vétérinaires. Mais visiblement pour certains, le maintien des ventes, et donc des bénéfices, passe avant tout.

Pascale Le Cann

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